L’époque consulaire et les différents maires
D’après l’Abbé DURAND qui se référait à l’Histoire très controversée du chanoine JULIEN les droits consulaires ou communaux auraient été accordés en 869. Dans son mémoire M° Paul BARRAL indique 1242 alors que c’est en 1188 qu’apparaît la présence de consuls à LODÈVE. Pour Clermont c’est bien en l’année 1242 que l’on retrouve la mention d’un régime communal à l’occasion de la suppression des franchises des droits communaux antérieurs. C’était la suite d’un soulèvement des Clermontais qui avaient pris parti pour le Comte de Toulouse, ce qui allait à rencontre de leur Seigneur BÉRENGER IV qui, lui, était resté fidèle au Roi de France. Le Baron de Clermont avait obtenu la suppression du Consulat en cette circonstance.
De longues périodes d’opposition entre le Seigneur et sa communauté s’en suivirent pour retrouver les franchises. Il fallut l’intervention personnelle du Roi de France pour les rétablir, ce dernier prêtant même des sommes importantes aux Clermontais pour indemniser le Seigneur.
C’est en 1347 que la célèbre transaction mit fin à toutes ces dissensions. (1)Les Clermontais, étaient protégés par les fortifications de la cité, du château, et par les gens d’armes des barons de Clermont. Ils étaient gérés, en sus, par un consulat composé de 3 consuls, élus chaque année et non renouvelables dans l’Église St Paul par des chefs de famille de toutes les classes de la société (En 1341, ils étaient 710 votants, soit près des deux tiers des familles Clermontaises, donc une population de 6000 Habitants environ). L’élection avait lieu 15 jours après la Toussaint. Les 3 consuls étaient chargés: de répartir l’impôt (ou taille), du droit de police, des jugements sommaires, des amendes, de la propreté des rues, de la surveillance des poids et mesures. La taxation portait sur des produits de première nécessité : pain, viandes, poissons de rivière..; l’estimation des dégâts causés aux récoltes sur pied par les personnes ou bestiaux était confiée à des prud’hommes. Pour les grands travaux (Églises, maisons des Curés, Hôtel de Ville, fontaines, fours, horloge, ponts chemins, demandes d’emprunts), il fallait s’adresser à l’Intendant. Plus tard les consuls déléguèrent à des responsables assermentés la surveillance des fabrications ainsi que des critères de qualité des produits mis à la vente. Ils portaient un chaperon et une robe de couleur rouge, avaient un banc spécial à l’Église paroissiale, touchaient respectivement 90, 70 et 60 livres, plus des honoraires spéciaux pour assistance aux réunions aux États et à l’assiette. Pour leur intronisation ils devaient solennellement jurer d’exercer les fonctions de leur charge en hommes de bien et d’honneur, et de conserver les droits du roi, du seigneur, de la communauté, de la veuve et de l’orphelin. Ils nommaient un secrétaire, appelé greffier consulaire (en 1743 salaire 2OO livres), trois valets ou sergents, chacun ayant une trompette, avec charge pour chacun d’eux de portier, range marchés et garde fontaines. Ils avaient un habillement particulier qui devait être changé tous les trois ans.
Après leur année de mandat, un collège de conseillers politiques de 12 membres, désignés par tiers par chaque consul organisait la nouvelle élection. Ce conseil était renouvelable chaque année par moitié. Les consuls disposaient d’un Hôtel de Ville. En 1743 Clermont disposait d’une école de 2 pièces disposant d’un régent (directeur d’école) de 5 maîtres et 2 maîtresses.Ces consuls s’entouraient d’un conseil de 12 membres parmi les habitants taillables (imposables). Deux des membres du conseil étaient clavaires (nom que l’on donnait aux trésoriers municipaux) et après l’établissement de l’impôt ou taille, les consuls pouvaient s’adjoindre un conseil ordinaire de vingt prud’hommes pour la répartition équitable des impôts. Ils désignaient les divers fonctionnaires municipaux dont deux messagers ou valets chargés de réunir le conseil, qui probablement avaient aussi le rôle de collecteur d’impôts. Ils désignaient les «charitadiers » qui régissaient, gardaient, administraient, recevaient dons et prestations diverses, conservaient et distribuaient les biens de la charité. L’entretien et les réparations des églises de la paroisse étaient confiés à des «operarii ». Ils pouvaient faire la quête et recevoir les dons, les administrer, veiller aux édifices religieux, veiller à leur entretien, exclusivement.
Le pouvoir consulaire s’occupait des rues, chemins, routes avec des «carreiriers » chargés de cette fonction. Ils assuraient l’entretien de la ville, indiquaient ou infirmaient les constructions de porches, passages ainsi que l’édification des maisons, veillant à leur alignement. Sur ce chapitre les consuls pouvaient exproprier des propriétaires pour l’utilité publique, alignement, création de places, placettes ou rues. Ils avaient des attributions de police, droits fiscaux, surveillance des marchandises entrant ou sortant de CLERMONT pour le vin, les raisins. On note aussi comme autres fonctions, les gardiens de terre ou bandiers (devenus plus tard gardes-champêtres), ces derniers avaient le droit de prendre des gages sur les délinquants. En outre on désignait des gardes divers comme ceux qui contrôlaient la qualité de certaines fabrications ou assuraient la garde des fours à pain. Les consuls avaient le droit de représenter la communauté en justice. Ils administraient l’Hospice, la Léproserie, établissaient et conservaient les mesures de poids en usage à Clermont. Chaque commune avait ses mesures propres. (2)
Le Seigneur avait consenti ou avait été obligé de consentir certains privilèges antérieurs qu’il possédait mais il avait gardé quelques prérogatives tels le droit de construire des boutiques «botigsa », de placer des établis (tabulas) sur une certaine partie du castrum avec la possibilité d’acquérir tout ce que contenait cet espace, ainsi que de louer à des particuliers. Il avait également le droit d’édifier sur des arches piliers des locaux qui seraient sa propriété. Il possédait également, hors les murs, le pré de Val-Lausète et le coteau d’Engaillac. Il était dispensé de payer les droits que payaient les habitants de la ville. Il venait, sur cette transaction, (3) de perdre le privilège des fours banaux (pour le pain) mais en revanche il avait le droit gratuit de faire cuire son pain. Il avait en outre le droit faire entrer gratuitement du vin et des raisins pour sa seule consommation personnelle.
(1) A la suite du traité de Meaux en 1229. Clermont se dénomma «Castrum Claramontis» mais l’existence des Seigneurs de Clermont est nettement antérieure. En 1130 est mentionné un baron de Clermont (GUILHEM SEIGNEUR de CLERMONT) par Ernest MARTIN (p4), qui indique cependant qu’un Bérenger de Guilhem et sa femme Loupiane donnèrent en 1086 aux monastères de Psamoldi et de Joncels, l’Église de Ste Cécile du Château à Loupian. En 1101 Bérenger et Pierre Guilhem vendent l’Église paroissiale de Caux et ses dépendances. Tout cela démontre une antériorité certaine mais ne résout pas la question de la date exacte de la venue à Clermont du premier Bérenger de Guilhem.
(2)Les mesures Clermontaises (1805)
Huile : Fiole = 0 1,357 – Quarton (4 fioles) 1 1.347 – Mesure (14
Quartons = 18 1,85)
Vins : Feuillette = 0 1,38 – Quarton (4 F) 1 1.52 – Pagelle (27 quartons) 571,70 Muid (395 quartons) environ 6OO litres).
Vrac : (grains, sel, charbon, Boisseau = environ 10 litres -Sérier = 12 boiseaux de grains – 16 de Sel – 24 d’avoine – 32 de charbon Le gramme (dit gravet) égalait 1 cm cube d’eau distillée -1’unité de poids était la livre soit 500 gr.
Documentation : Paul Barral «Régime Municipal de Clermont XII et XIV Siècle ; Emile APPOLIS (Le Diocèse Civil de Lodève) ; Blaise GALLEGO (Clermont à travers ses personnages (1998) ; Ernest MARTIN « Guilhem Seigneurs de Clermont ».
texte de Blaise Gallego
CONSULS ET MAIRES CLERMONTAIS
1271 : R. Bonniol -L. Durand -B. Eblon
1294 : B. Bremond – G. Asset – S. Raymond
1298 : Pierre de Graves Recteur
1347 : G. Rigaud – P. Valette -R. Vernede
1359 : P. Bremond – R. Bresson – D. Maffre
Syndics : J. de Conchis – B. Boniére – P. Trappe
1379 : P. de Royre – Jean Cayrel
1380: berenguier salvanes
1594 : Boudon – Banaï – Delmas
1601 : Sabatier – Pelissier – Chinion
1606: Jehan Germain
1622: Jehan Germain
1638 : Jalaguier – Astruc – Rey
1650 : A. Dupoindre – J.Moulinié – P.Ramy
1653 : Rey – Bonissin
1656 : Pigeon – Chinion – Viguier
1657 : Léotard
1658 : Marcellin – Viguier – Angerly
1672 : F. Delpon – F. Boussin – R. ST Paul
1674: Fulcrand Delpon, premier consul
1680 : Guintard – Bezombes – Goubin
1681 : Delpon – Maistre – Pâlot
1686 : J. Raymond – G. Pellatan – G. Meric
1688 : G. Valibouze – A. Metuel, J. Aguilhon
1693 : Sincère – Metuel – Duprat
1699 : Rang – Causse – Canet
1700 : Pons – Bernard – Priol
1701 : Baille – Berthomieu – Ginouvés
1702 : Magné – Flottes – Thomas
1704 : Levasseur – Puech
1705 : Bouissin – Puech – Canet
1706 : Levasseur – Suquet – Ramy
1716 : Domergous – Jalaguier – Ramy
1717 : De Lauziere – Jalaguier – Jalvy
1720 : Landier
1721 : Baille – Ricard – Gayrau
1754 : Landier – De Salasc – Massane
1755 : Liquier – Jalvy -Jambert
1756 : De Salasc – Bannes – Bonnaud Labeur
1757 : Marcelin – Gaussinel – Fraisse
1768 : Delmas – Baille – Boissiere
1769 : Valibouze – Balp – Delmas
1770 : Valibouze – Baumes – Fraisse
1776 : Delpon – Planque – Donat
1779 : Delpon – Puech – Cavaillé
1782 : Delpon – Goubin – Belous
1783 : Valibouze – Goubin – Arnaud
1788 : Delpon – Sabatier – Cavaillé
1789 : Verny – Baumier – Julien
OFFICIERS MUNICIPAUX
1790 : De Lauzieres, Baumier, Verny, Balp,
1792 : Barraud, Belous, Balp, Fieulet.
1793 : Verny, Vigouret, Bouissin, Poujol
1796 : Lugagne Delpon, Maistre, Manier
1797 : Valibouze, Belous , Ferrieu
1798 : Singla, Maistre, Saumade
1799 : Singla, Grégoire, Lagal
MAIRES
1800 – Raymond POUJOL
1813 – Jean- Antoine MARTIN
1815 – Jacques Philippe DELPON
1815 – Jean VERNY
1818 – Joseph Lentheric
1830 – Jean Noël LUGAGNE-DELPON
1832 Amedée MARTIN
1833 Denis-benjamin MARREAUD
1837 Jean-Hyacinthe DELPON
1838 J.Delpon, Belloc, Beauclair
1843 – Pierre-Jacques COUZIN
1848 – Télémaque ORTUS
1850 – Jules REY
1854 – Orner ROQUEPLANE
1859 – Etienne Prosper BRUGUIERE
1861 – Pierre-Jean RIFFIS-BONNEVILLE
1865 – Léon ROUQUET
1874 – Louis BRUGUIERE- FONTENILLE
1876 – Léon ROUQUET
1877 – Victor RONZIER
1877/1883 – Alphonse RONZIER-JOLY
1891/1908 – Benjamin GUIRAUDOU
1908/1915 – Jules BALESTIER
1915/1919 – Victor GUIRAUD
1919/1940 – Léon RONZIER-JOLY
1940/1944 – Paul BARRAL
1947/1977 – Jean ROUAUD
1977/2002 – Marcel Vidal (Sénateur)
2002- 2014- Alain Cazorla (conseiller général)
2014-2020 Salvador Ruiz
2020…. Gérard Béssière