LES ANCIENNES EGLISES DE CLERMONT L’HERAULT

Nous avons eu l’occasion de faire des recherches sur les lieux indiqués mais également sur la  véritable origine de la fondation de ces églises. Nous avons eu ainsi la joie de retrouver la trace  de quelques édifices souvent inconnus, mais néanmoins encore visibles  à ceux qui voudront bien les découvrir, nous avons recherché leur véritable origine. Ce fut, parfois émouvant de s’approcher de ces ruines, autrefois édifices qui  montrent ainsi l’expression de la foi profonde  exprimée par nos anciens compatriotes.  Voila une occasion de promenade et de découvertes pour ceux qui s’intéressent à notre passé.  Ces recherches complémentaires  sur la date de fondation de certains de ces édifices  nous ont apporté  parfois des probabilités de datations, antérieures  à celles reconnues précédemment  ce qui ouvre des perspectives intéressantes  pour des chercheurs qui voudraient combler ce  vide étrange dans l’histoire  de la cité Clermontaise  de prés de DIX SIECLES !    Une  lecture attentive de ce testament de ST FULCRAN ( Cartulaire de Lodève ) daté du 4 février 988  , et qui fait autorité en la matière  nous a apporté la preuve  qu’ à cette date existait déjà une villa dite  de ROGATIS ( ROUGAS)  contenant une manse (1).

 Le don  à  l’Abbaye de Joncels de ces deux lieux associés prouve  à la fois son importance territoriale mais aussi démontre  la présence logique d’un édifice  religieux à proximité , il parait donc aisé d’en conclure qu’il  en existât un à cette date et en ce lieu.  Car peut-on concevoir qu’a cette époque il n’y est eu que deux petites églises  ST PEYRE et ST MARTIN alors que déjà CANET (Canéto)  existait en 804 (cartullaire de Gellone  Donation de Guilhem)- SALASC en 884 ( Cartulaire de Lodève p3) CEYRAS (Saturatis)  Cartulaire de Gellone P79) en 804, –PAULHAN (Paulianum Castrum)) en 990 (Livre Noir)ASPIRAN  en 987 dépendait de l’Abbaye d’Aniane (Bonnery) MOUREZE (Castro Morecino )  en 990 (Hamlin  Livre Noir )et en 967 (Histoire de Pezenas p45) alors que dans le territoire   bordé par le Salagou,la Dourbie,La Dourbie et la Lergue  (75 km2), il n’y ait eu qu’une  chapelle   (haut perchée) et une église , ni aucun outre groupe d’habitants.

(1)Église St Stéphanie (St Etienne) de Rogatis

 Son existence antérieure est démontrée car pourrait t’on admettre que le Saint Evêque FULCRAND possédât en 988 , deux domaines dans un lieu important et habité sans aucun lieu de culte  à proximité ? (Des traces d’un habitat du II° et Ier siècle a JC et Gallo Romain découvert par les archéologues Clermontais le prouve (voirStPeyre).Cette présence est   logique si l’on considère que Chemin de St Berthomieu  qui le longe est l’ ancienne route de Lacoste qui traversait le ruisseau par un gué et rejoignait la voie Romaine qui serpente  le long de la Lergue. Les milliaires découverts et les ruines de l’ancien pont Romain au pied de Cornils l’attestent. .C’était la seule route existante  avant que l’on ne construisit le pont (actuel) sur le Rieupérigne en 1856 . Jusqu’à cette découverte la date  la plus ancienne  reconnue pour cette église était 1138 .Sa présence  s’étendit jusqu’en 1325, mais en 1631  on y allait encore en procession . Cette découverte inscrite sur ce testament , ainsi que les indications antérieures sur la probabilité  que  CLAIRATO et CARUBELLO indiquées sur ce même document pouvaient être considérées comme les plus anciennes écritures indiquant un habitat Clermontais antérieur ,elles ouvrent des perspectives intéressantes pour des recherches ultérieures  qui permettraient de combler ce trou inexplicable entre l’important domaine romain  qui couvrait plus de  40 Ha et le CLARAMONTENSIUM de 1140  (CASTRUM en 1158 ) (1)Villa signifiait  un terroir de village  ( à la fois un terroir et une tradition, comme elle est aussi un foyer de vie religieuse(Un évêque de l’an MIL P 38 Henri VIDAL) Manse  comme unité d’exploitation (ibid)

2)Le nom de Rougas provient du Gaulois RUGA qui a donné rue et route,  (Combarnous Ancienne place-forte et Vieux Marché (1958)                                                                                                                                      

N°2 EGLISE DE ST MARTIN D’AUREILHAC :

Vestige important, toujours visible sur l’ancienne route de Brignac (Chemin dit de  St Martin (Estagnol) elle mesurait 90m2(15×6) d’après l’Abbé GIRY elle serait d’origine  Carolingienne (Cartulaire de Lodève  p15 et p27 sous le nom  de AURELAS de ABRINIACO) A noter quelle se situe prés du terrain romain  « dit de Peyre Plantada »

N°3  Eglise de l’Hôpital, ST STEPHANIE DE GORGACCIO,

 ( Gorgacio devenu par la suite Gorja ,dérivé du nom de la colline attenante dénommée Gourjo- ce nom  serait une déformation de Gourdio (courge)Elle est signalée  « ecclésiam de Gorja  en 1162 (Cartulaire de Lodéve(P.27) mais on trouve sa trace sur le Cartulaire de Gellone(p42) l’Eglise  paroissiale qui fut détruite par  les Calvinistes en 1580  Reconstruite en 1611  par les Recollets, pour manifester l’ancienneté de cet édifice on conserva l’arc Roman de la porte, toujours visible aujourd’hui

N°4. N.D de Consolation ( anciennement ND de Montaigut ou la Miraculeuse)

Au XVI° siècle les pères Recollets qui occupaient l’Eglise (dite de l’Hôpital   V/N°3) dressèrent  sur la colline de Gourjo, toute proche, un autel  rustique (Sanctuaires Blaquière  p111)  en effet les habitants de tous les diocèses héraultais y venaient l’invoquer, c’est ainsi qu’un jour il y eut  50.000 pèlerins, représentant 120 paroisses et 300 prêtres. La fête avait lieu le 2 Août. En 1865  on construisit la  Chapelle ainsi que la tour ou la statue de Notre Dame domine le paysage Clermontais ainsi que la plaine et les Avants-Monts. ( Elle fut appelée précédemment  N.D des Anges La statue fut hissé sur le dôme vers 1900 par Henri HUDAULT , Les religieuses cloîtrées  étaient des sœurs Jacquette (Maison à Béziers). Elles venaient se restaurer à l’Hôpital et arrivaient par un tunnel (entrée toujours visible).Elles confectionnaient un vin particulier qui  guérissaient les « Frayeurs », les dépressions  Les deux dernières se nommaient  Sœur Claire (Sabatier) sœur Anne (Soulier) de Nébian (1)Ce beau vestige, signe de la religiosité Clermontaise menace ruine  et son promontoire suscite bien des envies de promoteurs. (1)Un enfant miraculé  (suite à l’apparition de ND du Dimanche) en 1875 se nommait Joseph SOULIER, était-ce un parent de Sœur ANNE ?)

N°5 ST PRIVATI DE FONTECASSIO (ST PRIVAT DE FOUSCAÏS)

 Eglise paroissiale et curiale indiquée  en 1162 (Cartulaire de Lodève p 27),à l’intérieur du Hameau de Fouscaïs , avec un cimetière la jouxtait, (en 1744 les habitants de Fouscaïs  refusèrent de payer a leur curé « la  prémice » une taxe sur leur production et les premiers nés des animaux (Appolis Diocése p124) (en 1734 il y  avait 6 communiants(ibid) elle est restée paroisse  jusqu’en 1850 grâce à Angélique VERNY qui préta son oratoire personnel pour y dire la messe tous les jours Fousquayo)(capellis)  (nom d’origine qui vient du nom « fous (source)romaine

 N°6 Chapelle de FONTECASSIO;

Annexe de St Etienne de Rougas , donnée aux chanoines  de Cornils., elle fut dénommée ST VINCENT de FOUSCAÏS  en 1138 ,en 1331 il est signalé des ruines d’église qui subsistent encore en1628 .Il reste un mur de 20 m de long sur le chemin du territoire dédié à St Vincent, tout prêt des transformateurs de l’E.D.F, où l’on peut découvrir des pierres  taillées qui attestent une origine ecclésiale.  restée paroisse jusqu’en 1850.

 N°7 STE MARIE MADELEINE DE CEDRAS ( ou cédèras Pouillé 1252)

 Elle a été par erreur  assimilée à CEYRAS elle, alors qu’il s’agissait du tènement de la Madeleine (aujourd’hui  Centre Commercial )des fouilles récentes  en Février 2005  ont fait découvrir un cimetière de 40 tombes ainsi que les traces d’une  propriété  agricole romaine de 40 Ha (100 ans a/J.C. Des fouilles en 1950 firent découvrir des tombes Gallo-Romaines à coté d’un cimetière Chrétien. Elle fut confiée aux Templiers  Elle dépendait de la Commanderie de St Eulalie de Cernon puis après l’abolition de leur ordre en 1312, elle fut confiée aux Hospitaliers de St Jean. La présence de Templiers dans la cité  Clermontaise  est signalée par de nombreux historiens dans la Rue de Rougas,( hors les murs) à l’emplacement de deux maisons côte à côte sur lesquelles on remarque des traces d’ogives,  l’on  en trouve plusieurs dans une vaste salle  dans une maison conjointe qui laisse supposer de l’existence d’une chapelle

N°8 Chapelle de St PEYRE (ou St Pierre de Rougas (ou Rogatis) bâtie sur l’emplacement du Mas des Landiers (au dessus du Collège (elle dépendait de St Etienne de Rogatis à quelques encablures) Au IX ° siècle elle existait  déjà (Le Lodévois , carte archéologique de L. SCHNEIDER et D.GARCIA 1998  carte p 77)  mais  les  historiens locaux ou départementaux  ne la font figurer qu’a partir de 1138 à 1628  ( Alzieu p 57) En 1190 elle dépendit de l’Abbesse de Nonenque et de ND de Cornil. Sur cet emplacement  un gisement inédit fut trouvé  d’un habitat  de la fin du II° et Ier siècle ainsi que d’un abondant mobilier gallo-romain (These de Dominique GARCIA ,Entre Ibères et Ligures P/40) En 1976 des fouilles entreprises par Jacques BELOT  permirent de découvrir des Tombes (datables du XIII°)à bâtière  , d’autres couvertes de moellons. Eglise reconnue  par des éminents archéologues  du IX° ).Un habitat de bas de pente (II° er Ier Siécle  avant J.C. a été découvert par les archéologues Clermontais (Voir Thèse « Entre Ibères et Ligures D.GARCIA p/40 1992 »

N°9 ST SIXTE D’AVANUSQUE (ou AVANASC)

 Elle se trouve  sur le Chemin de St Berthomieu, sa présence est attestée sur le cartulaire de Sylvanes vers 1149, aujourd’hui elle appartient à un particulier. Au 13° siècle Le  Prieuré dépendait  de l’Eglise St Jean de Lacoste ainsi que St Barthélémi (dit Berthomieu) Elle était paroissiale, jusqu’en 1393

N°10  St Barthélemy (nom usité ST Berthomieu)

Edifice important se situant dans une propriété privée, près  Des Bories, à Font Chaude ; présence antérieure à 1286,quand l’évêque  Berenger GUIRARD transfère cette chapelle en annexe se St Sixte à St Etienne de Rougas( Gérard ALZIEU  (Eglises du Moyen Age  p51) De belles ruines attestent de l’importance de l’édifice La chapelle, en mauvais état fut relevée en 165 la suite d’un vœu fait après une épidémie de peste.                                      

 N° 11 CHAPELLE DU COUVENT DE LA NATIVITE

On peut la découvrir dans l’immeuble qui abrite le magasin MONCADO, dans la Rue René GOSSE. En 1749 les sœurs de Nevers établies dans l’Hôtel Dieu -Hôpital  créèrent dans cet emplacement la chapelle, qui fut achetée par la Ville en 1791, en 1792 le couvent et les églises furent fermées. En 1825  Fondation en ces lieux de la Maison Religieuse du Sacré Cœur, en 1832 les  Sœurs de la Nativité y fondèrent un pensionnat et une école gratuite, en 1863 on reconstruisit la Chapelle.  on reconstruisit la Chapelle  dite « ND de la Nativité » , en 1905 après la loi de la séparation avec l’Etat les sœurs qui  avaient créé une Ecole Supérieure de filles furent contraintes de partir, elles partirent avec quelques ’unes de leurs élève à BORDIGHERA(Italie)  où elles séjournèrent plusieurs années

 N°12  CHAPELLE DE N.D. du PEYROU

Dans une précédente publication il a été indiqué l’emplacement de la première chapelle rustique du PEYROU, au faîte de la colline, à l’emplacement  déjà signalé par Gaston COMBARNOUS ( Privat 1958). La chapelle actuelle  a été construite à partir de l’année 1299 sur les bases édifice roman qui servirent d’assise à la future église gothique (voir plan  d’André Signoles p/195 Un diocèse Languedocien Jean Mercadier 1975) A noter que comme pour ND. Du Suc, elle fut la seule préservée des démolitions ou dégradations  opérées  par les Calvinistes en 1560.                                                                                                                                                           N°13 CHAPELLE DE STE CECILE, son lieu d’implantation  est souligné par la présence d’une source (dite de Ste Sucée) sur l’ancienne route du Peyrou à Mourèze, avant la Faience ( ce nom est dérivé du languedocien Faysse qui signifie plantations en étagères. Elle existait en 1631

N°14 CHAPELLE DE N.D. de GORJAN

Seule trace d’un édifice religieux à l’intérieur de l’enceinte médiévale  de CLERMONT, certaines traces découvertes après le passage de vandales qui l’ont en forte partie détériorée (des arcatures sont bien visibles sous les gravats  montre bien l’existence antérieure d’une église  précédente ou d’un édifice ce qui expliquerait l’absence incompréhensible d’une église à l’intérieur des fortifications, voila qui permettrait de combler cette lacune incompréhensible. Des recherches pourraient permettre  de découvrir davantage le patrimoine Clermontais.  C’est en 1580 que les Bénédictines  (chassées de l’Hôpital en 1561 par les Calvinistes) reconstruisirent un couvent et une chapelle , édifices  nommés Notre Dame de GORJAN, en souvenir de leur ancienne église  dite de l’Hôpital qui avait ce vocable dérivé de la colline de GOURJO avoisinante.

N°15 CHAPELLE ST JACQUES ( du Château)

En 1331  une description du diocèse, indique « item est capella dominorum dicti castri » en 1631« au chasteau y aune grande et belle chapelle sous le titre de St Jacques, servie par les susds pères de St Dominique ( Gerard ALZIEU Eglises de l’ancien diocèse de Lodève au Moyen Age. Son emplacement est toujours à découvrir.

N°16 EGLISE ST DOMINIQUE (dite des pénitents) Il s’agissait de l’église du Couvent des  Dominicains commencée en 1321 et terminée en 1384 . Elle fut dénommée  « Les Pénitents en 1808 », lorsque les Pénitents bleus s’y établirent après la tornade  révolutionnaire. En 1809, jusqu’en 1812 elle se substitua à L’Eglise ST PAUL  qui présentait des risques  dangereux.

N°17 EGLISE ST PAUL : cliquer sur le lien

NOTRE DAME  DE CORNILS (commune de LACOSTE), édifice privé en ruine.

 Elle ne figure pas sur les Eglises Clermontaises en raison de sa territorialité extérieure, mais il n’en reste pas moins que les magnifiques vestiges  de cette abbaye méritent d’être visités en raison de  sa position dominante (156 m) Au Nord et au Sud deux ruisseaux enserrent le sommet avant de se jeter  dans la Lergue ,  position- clé qui commandait la trouée de Rabieux. et bordée par  de du paysage environnant mais aussi de son ancienneté, Vers 1100 un solitaire du nom de Cornelius y avait fondé un ermitage, On trouve mention en 1138  de l’Abbaye dans un acte de l’évêque de Lodève, elle dépendit par la suite  de l’Abbaye cistercienne de Nonenque en 1190 ,monastère de femmes, en 1344 elle est nommée « Cornelli grangiam ( nom de grange donnée  à ce genre de monastère)Elle appartint à Nonenque  jusqu’à la Révolution . Elle recouvre une surface de près de 900 m2 et bordé par la route romaine  vers Lutéva/Lodève. Des habitats de hauteur et de bas de pente  (VI° s.av.J.C. et Ier s .av J.C.) attestent l’occupation gallo-Romaine et médiévale mais un gisement préhistorique important a été découvert il y a une quinzaine d’années. qui a permis de découvrir des fragments de céramique attique  sur la fin du deuxième âge. Sur le bas du mamelon abonde du mobilier du 2em âge ainsi qu’un petit bronze de Marseille au taureau passant.  (Extrait du mémoire « Entre Ibères et Ligures, écrit par notre éminent compatriote Dominique GARCIA, Maitre de Conférence à la Faculté d’AIX en Provence 1993)

En 1949 Gaston Combarnous y découvrait un ombilic d’une coupe Gallo-Romaine

En 1154 Un dénommé CORNELIUS y séjournait, il fit don à Pierre de Raymond , évêque de Lodève, du lieu pour y installer un couvent(Bulle du Pape  Adrien 1V). Les ruines ont conservé  ,dans un paysage magnifique , d’imposantes ruines qui nous laisse bien nostalgique en admirant le silence mystérieux, que seul vient rompre les grésillements de quelques cigales heureuses de chanter  en  mémoire de tous ces ermites, moniales qui y ont vécu dans le calme et dans cet environnement qui pendant de longs siècles ont rendu grâce au créateur de cette nature enchanteresse  Voilà un lieu de visite  pittoresque que nous pouvons que fortement vous inviter  à découvrir –Route de Lacoste à Mas AUDRAN , à 1 KM, après le premier pont  à gauche

 Sources : Emile Appolis, les églises du diocèce deLodève, bulletins du Grec

Avec l’aimable autorisation de Blaise Gallego .

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