NOTRE DAME DE CONSOLATION
(édifice privé, défense d’y pénétrer)
CLERMONT L’HERAULT
La colline de Gourjo par sa position stratégique connut divers habitants gaulois. Le premier habitat clermontais se situa sur la colline de la Ramasse puis la ville gallo-romaine se situa à Peyre Plantande avant de rejoindre la colline du Puech Castel. Il y avait d’autres lieux habités dont un sur le tènement de Gourjo. Sur ce tènement fut construit la première église de Clermont, Saint Etienne de Gorjan (chapelle de l’hôpital).
La colline de Gourjo domine d’une part la vallée de l’Hérault et d’autre part toute la ville de Clermont de la colline de la ramasse au Puech castel en passant par Lacoste. La vue de cette colline était stratégique et il ne serait pas faux de faire une hypothèse sur le fait qu’une tour ou des vestiges de vigie y furent crées il y a des siècles et que la tour actuelle de Notre Dame repose sur ses vestiges. La vue de cette tour y est splendide. Il y avait peut-être déjà un autel antique gaulois ou romain que l’on a voulu christianiser. De cette colline, la vue sur le carrefour des cinq chemins, des cinq routes romaines était irréprochable et les romains avaient sans doute installé un autel protecteur rempli d’offrandes pour protéger Peyre Plantade et les routes commerciales.
Cette chapelle qui se nommait au départ Notre Dame de Montaigu ou Notre Dame la Miraculeuse fut construite en 1865 par l’abbé Cavalier, aumônier de l’hôpital grâce aux subsides fournis par les sœurs augustines (au nombre de 4) qui étaient à l’hôpital. Les sœurs qui étaient encore à l’hôpital vinrent s’installer dans ce nouveau couvent tout en continuant bien évidemment à soigner les malades. Avant guerre, on amenait aux sœurs les personnes sujettes à la peur, les personnes phobiques et les dépressifs. Elles avaient conservés la recette d’un vin dit de « Consolation » capable de stopper ces maladies. Il y a dans la tour de nombreuses épigraphes avec les noms des personnes guéries grâce au vin des sœurs (voir photo). La recette miraculeuse disparu avec les sœurs mais il y a encore quelques vignes sur la colline peut-être donne encore un vin « magique ».
La statue de la vierge qui surplombe le dôme a été posée en 1900 par Henri Hudault qui était plombier dans la rue Nationale. Elle provenait de l’église Saint Etienne de Gorjan toute proche ou elle était disposée dans une chapelle dédiée à Notre Dame et miraculeuse.
L’édifice actuel et la tour auraient été construit sur un édifice antérieur étant donné la différence d’appareil entre le bas de l’édifice et la tour. Les religieuses cloîtrées avaient fait aménager un souterrain qui reliait le couvent à l’hôpital ou elles allaient souvent car elle faisaient partie de l’ordre « Des Dames de l’hôpital ». Avant la construction de l’édifice il y avait un autel en plein air ou les pères Récollets réunirent au XVII°siècle lors d’une messe plus de 5000 fidèles et 300 prêtres venus de toute la vallée. Cet autel provisoire fut bâti sur la colline de Gourjo, là ou actuellement il y a la chapelle de Notre Dame de Consolation. Un pèlerinage annuel avait lieu le 2 août. Dans l’église, une chapelle fut dédiée à Notre Dame de Montaigu ou Notre Dame la Miraculeuse.
A notre Dame de Consolation on soignait « les frayeurs » avec du vin blanc macéré avec des plantes confectionné sur place par les religieuses. A ce propos A la guerre de 1914 elles n’étaient que trois sœurs Jacquettes,( Maison à Béziers) La mère était Ste Anne,l’autre Sœur Thérèse, leur aumônier était le Père LAVAL , elles descendaient à l’Hôpital pour prendre leurs repas, en passant par un tunnel (cette sortie dans la cour de l’hôpital existe encore).
Il y avait chaque année un pèlerinage qui avait lieu le 2 août pour honorer « Notre Dame la Miraculeuse ». Des miracles y furent attestés. Elle prit le nom de « Miraculeuse » suite à l’épidémie de peste de 1652 qui fit de très nombreuses victimes. Les sœurs ne pouvant donner de l’eau polluée aux malades leur donnèrent leur vin de messe issu de vignes qu’elles possédaient sur un flanc de la colline de Gourjo. Ce vin devint miraculeux puisque grâce à lui les malades guérirent « miraculeusement ». Depuis cette date jusqu’aux années 50, la dévotion fut toujours aussi important pour Notre Dame. Les deux dernières religieuses, Sœur Claire Sabatier de Clermont et Soeur Anne Soulier de Nébian quittèrent Notre Dame dans les années 50 et depuis ce jour l’édifice est à l’abandon. L’ordre des sœurs de Consolation disparut. Cette vocation des sœurs pour soigner les malades préfigura le futur hôpital qui ouvrit ses portes au début du XIX°siècle à quelques pas de la chapelle Miraculeuse.
Un projet de restauration complète eut lieu dans les années 80 mais n’aboutit pas.
L’abbé Cavalier, l’aumônier des sœurs avait fait creusé un souterrain reliant la chapelle à l’hôpital pour que les sœurs puissent se rendre au chevet des malades sans crainte. L’entrée du souterrain existe toujours mais il n’est plus accessible. La Rn9 y passe dessus et il s’est effondré. Des témoins de l’époque ont emprunté ce souterrain et y firent quelques découvertes. Les sœurs étaient inhumées dans le cimetière attenant à la chapelle.
Il y avait la chapelle avec un autel, des décors de plâtre, des murs colorés enduits. Autour de la chapelle, les bâtiments attenants servaient de logement aux sœurs, de garde-manger. Un incendie en 1977 détruisit le toit de l’édifice et des actes répétés de vandalisme détruisirent ce qui restait du couvent et de sa chapelle. Il reste actuellement la tour en bon état, mais de la chapelle et du couvent, il ne persiste que les murs et quelques traces de décors. Des devis furent faits dans les années 80 mais personnes ne voulut engager l’argent pour les réparations.
Sources : Bulletin du GREC, copyright www.clermontlherault.net